Le collectif

Le Français pour tous est une démarche inter-associative qui regroupe des associations œuvrant dans le champ social et de l’apprentissage du français.

Depuis plusieurs années, notre objectif est de promouvoir l’accès à l’apprentissage du français pour tout adulte, notamment migrant, qui le souhaite sans condition de niveau, durée, parcours, statut.

Les membres du collectif

La Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France

Elle fédère 1523 centres sociaux et espaces de vie sociales sur les 2 387 existants en France. Sur le terrain de l’apprentissage du français, l’observatoire partagé avec la CNAF permet de repérer en 2024 que 64% organisent des actions d’apprentissage du français sous des formes différentes. La mise en place de ces actions repose régulièrement sur des «coordinateurs » qui interviennent en direct auprès des publics mais également accompagnent des équipes de bénévoles et participent, lorsqu’elles existent, aux espaces de concertation locale.

S’appuyant sur sa mission d’animation globale, le centre social propose des parcours d’apprentissage du français qui permettent également de la création de lien social, une meilleure appréhension et compréhension du fonctionnement de la société dans laquelle nous vivons ensemble. C’est aussi l’occasion de découvrir, utiliser, ou proposer à d’autres membres de la famille, d’autres services, activités et projets menés au sein du centre social.

Germae

En 1963, au lendemain de l’indépendance de leur pays, des militants algériens ont souhaité contribuer à la formation de leurs compatriotes émigrés en France en s’attaquant au problème de base: l’analphabétisme.
Né alors GERMAE: Groupe d’Entraide Régional pour Mieux Apprendre Ensemble.
Par la suite ces actions se sont diversifiées: GERMAE accueille aujourd’hui des femmes et des hommes de différents pays, peu ou pas scolarisés ou ayant un passé scolaire non francophone.

Aujourd’hui GERMAE mène des actions dans huit lieux en Île de France.

La cimade

La Cimade est une association de solidarité active auprès des personnes étrangères, demandeurs d’asile, réfugiés et migrants. Ses activités sont plurielles : accès et défense des droits des personnes dans des permanences juridiques Cimade, des établissements pénitentiaires et en centres de rétention administrative, activités de sensibilisation de l’opinion, plaidoyer auprès des pouvoirs publics, actions de solidarité internationale. La Cimade dispose également d’un centre d’hébergement de personnes réfugiées et d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile.

Environ 100 000 personnes sont ainsi accompagnées chaque année par près de 2 000 bénévoles et 100 salariés. Une trentaine de groupes locaux de La Cimade mène une activité d’apprentissage sociolinguistique dans différentes villes, répondant ainsi aux besoins des personnes étrangères, quelle que soit leur situation administrative, Cette activité tend aujourd’hui à se développer.

Le Radya

Le RADyA (Réseau des Acteurs de la Dynamique des Ateliers socio-linguistiques) est une association cofondée par des acteurs de terrain et qui porte et développe historiquement la pédagogie des ateliers sociolinguistiques (ASL). Il s’agit d’une pédagogie opérationnelle visant l’autonomie sociale et communicative d’adultes migrants.

Tête de réseau de structures de proximité (centres sociaux, associations de quartiers), 111 adhérents en 2023, le RADyA anime un réseau d’acteurs, forme les intervenants à la pédagogie des ASL, élabore des outils pédagogiques et mutualise les pratiques sur le site ressource.

Secours Catholique

Le Secours Catholique regroupe plus de 59 000 bénévoles, agissant dans plus de 4 200 équipes réparties dans les 76 délégations du territoire métropolitain et ultramarin. Parmi ces équipes, plus de 300 développent des actions relatives à l’apprentissage de la langue, ce qui mobilise près de 3 200 bénévoles.

Alphabétisation, cours de français (FLE), ateliers sociolinguistiques (ASL), les formes et les modalités sont variées. Mais elles visent toutes, à travers l’apprentissage de la langue, à aider les migrants en situation de précarité administrative ou sociale, à trouver les moyens d’un épanouissement individuel et collectif en accédant à leurs droits, et à prendre toute leur place dans la société.

L'historique

Quelques dates clés de l'évolution des politiques linguistique d'intégration et de notre plaidoyer pour un accès universelle à l'apprentissage du français.

2023-2024

Du projet de loi « Contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » au vote de la Loi « Darmanin » en janvier 2024, les conditions d’accès aux titres de séjour se durcissent encore et la certification linguistique devient un outil de discrimination à l’encontre notamment des personnes déjà en grande insécurité langagière.

2021

Au sortir des confinements sanitaires et devant, le collectif réunit plusieurs chercheur·ses et acteur·rices associatifs pour mettre en place une recherche-action dont l’idée première est de donner aux premiers concernées -apprenants et apprenantes- une place plus importante et essentielle dans notre démarche collective. 

2019-2020

La formation vers le niveau A1 devient obligatoire dans le cadre du CIR. L’obtention d’une carte de résident est conditionnée à une certification A2 (orale et écrit) et la naturalisation une certification orale et écrit du niveau B1.

Le collectif organise plusieurs rencontres régionales, rédigent un plaidoyer et mobilise l’ensemble des signataires début 2020 avec près de 900 cartes de vœux envoyés aux décideurs politiques.

2018

Audition du collectif et diffusion du rapport Taché entraînant une augmentation significative du nombre d’heures de cours de français obligatoires proposés dans le cadre du Contrat d’intégration Républicaine.

Première mobilisations importantes du Français pour Tou·tes à Paris et Marseille

2016-2017

Officialisation du collectif le Français pour tous autour des 4 réseaux associatifs FCSF, CIMADE, Secours Catholique, RADyA. 
Rédaction et diffusion du manifeste
L’apprentissage du français pour les personnes migrantes : un enjeu majeur de cohésion sociale 

2012-2013

Mobilisation associative contre la mise en œuvre de l’agrément FLI. Centres Sociaux, Secours Catholique, Ligue des Droits de l’homme, La Cimade se retrouvent autour d’un communiqué commun : Apprentissage du français : le savoir-faire des associations mis en danger

2011

Création d’un label qualité FLI (Français Langue d’Intégration) et de l’agrément FLI obligatoires respectivement pour les organismes de formation et les associations financées par l’Etat dans le cadre des politique d’accueil et d’intégration. L’agrément ne sera jamais vraiment mis en œuvre et le label fut abrogé par décret en juillet 2018.

Obligation de certification par un organisme ou un test habilité FLI d’un niveau B1 à l’oral pour la naturalisation

2009

Crééé en 2009, l’OFII est placé sous la tutelle du ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales, alors que les services de l’Etat qui géraient auparavant les mêmes missions (ONI, OMI, ANEM) relevaient des ministères sociaux du travail et de la santé.

2007

Instauration du DILF qui atteste des compétences linguistiques de base en français.

2004

La lutte contre l’illettrisme et l’apprentissage de la langue française entrent dans le champ de la formation professionnelle continue.

2003

la loi relative à la maîtrise de l’immigration subordonne la délivrance d’une première carte de résident à « l’intégration républicaine » de l’étranger, appréciée en particulier à travers une connaissance suffisante de la langue française.

1998-2000

L’illettrisme devient cause nationale. Création de l’ANLCI.

1995-1998

Passage progressif d’une logique de l’offre à une logique de commande publique pour les services de formation offerts aux usagers.

1994

Réorganisation des formations linguistiques financées par le FAS. La circulaire de décembre précise : « L’apprentissage du français pour les étrangers fait partie intégrante des dispositifs départementaux d’accueil ». Les personnes qui maîtrisent mal le français et notamment les femmes se voient proposer un crédit de 200 h de formation linguistique.

Les « Formations de base » concernent la lutte contre l’illettrisme, la remise à niveau et l’insertion socioprofessionnelle.

1988

L’ONI devient l’Office des Migrations Internationales (OMI).

1981

Renforcement des actions de formations à dominante linguistique dans les programmes. Note de cadrage des actions d’adaptation linguistiques financées par le FAS : « pédagogie active par objectifs et centres d’intérêt, pédagogie de la réussite fondée sur la valorisation des résultats ».

1976

Création d’un niveau / seuil de connaissance du français

Début des années 70 : dans le cadre de la Loi sur la formation continue, l’alphabétisation des étrangers commence à se structurer à travers de nouvelles formations.

1958-1974

Vagues d’immigration (ibériques, maghrébines). En parallèle, le Fonds d’Action Sociale pour les travailleurs étrangers, FAS, voit ses compétences élargies bien au-delà du social.

L’ordonnance du 2 novembre 1945 créé l’Office national de l’immigration (ONI) et le charge à titre exclusif de « toutes les opérations de recrutement et d’introduction en France de travailleurs originaires des territoires d’outre-mer et des étrangers, du recrutement en France des travailleurs de toutes nationalités pour l’étranger ». Instauration des cartes de séjour de 1, 3 et 10 ans. La connaissance du français devient un critère requis pour la naturalisation.

1926

Création du Service social d’aide aux émigrants et immigrants, auquel l’Etat confie une mission de service public : « organiser et assurer, dans le cadre de la politique d’accueil et d’intégration définie par le gouvernement, un service social spécialisé en direction des personnes d’origine étrangère vivant en France ». Reconnu d’utilité publique en 1932.