Thématique 1 : Quelles limites aux politiques linguistiques d’immigration ?

7 – Les propositions de politiques publiques des apprenant.e.s

Légende : (C) coupé ; (X) mot inintelligible ; (XXX) groupe de mots inintelligibles ; précisions en italique.

Les extraits

Emel (Sept. 2022, Lingolsheim)

Proposition 1 – En tant qu’apprenante, voici mon idée : tout d’abord il faudrait absolument retravailler la politique d’enseignement de la langue. Et puis il faudrait bien analyser et classer les différents profils des immigrants, leurs besoins et leurs attentes. Selon le résultat (faire) développer la méthodologie et l’enseignement du FLE. Et diriger les apprenants vers les différents types de cours.

Par exemple, si un immigrant, sans diplôme, veut travailler dans le secteur service, il n’aura pas besoin d’un apprentissage avancé/complet.

Par contre, pour revaloriser l’exode des cerveaux, la politique d’enseignement de FLE actuelle ne suffira pas. Ils méritent tout à fait l’accès à un bon niveau d’enseignement, sans conditions, gratuit. Pour accélérer leurs réinsertions professionnelles et faciliter leurs parcours épuisants.

Il y a mille façons d’apprendre. En travaillant, en faisant une bonne étude.. on ne peut pas trouver notre place dans la société, si on ne parle pas le français. Écoutez nous, nos attentes..

Proposition 2 Proposer une loi incitant/exigeant à chaque entreprise, d’engager/prendre en stage une personne apprenante lorsque c’est possible (de la même façon qu’elles doivent légalement engager si possible, une personne handicapée au moins). Cela permettrait d’impliquer de nombreuses personnes apprenantes plus vite.

Abdur (Mai 2022, Paris 19e)

Proposition 1 -(Synthèse) : Pour les nouveaux arrivants, Abdur propose d’abord de laisser le choix entre des cours mixtes, ou bien des cours par communauté linguistique avec des formateur.rice.s bilingues (pour pouvoir assurer de construire une base en français qui permette ensuite de suivre facilement tout type de classe mixte). Il propose de laisser ce choix en cas d’apprenants en majorité communautaire.

Il propose ensuite d’orienter vers des groupes mixtes seulement, comme c’est déjà le cas souvent. La classe mixte, c’est une modalité qu’il estime représentative de la diversité française, et qu’il décrit comme une opportunité importante de partager, de faire des rencontres.

(entretien n°2 au centre d’entraide du Cèdre, le 12/05/2022, extrait 13, 25’43 à 31’26)

Proposition 2 (Synthèse) : Réviser la politique linguistique française pour partir de la connaissance des apprenants : en s’intéressant à leurs expériences et projets, à comment ils vont apprendre (moyennant donc de faire appel à des interprètes), pour orienter ensuite vers différents types de formations.

Abdur défend une diversité d’offre de formations en fonction des personnes, en opposition à des formations standardisées pour un public donné. Cela rejoint la proposition de Emel ci-dessus. 

« (…) son avis, ça c’est, le meilleur système. Trier les étudiants par rapport à l’expérience, et continuer à euh, donner des cours euh, différents cours pour euh, différents étudiants. Donc euh, ce ce qu’ils font OFII, ils ont pas, il est pas d’accord. » (Abdur traduit par Int2)

« Ok, c’est ce qu’il veut dire par rapport à l’OFII. (…) qu’ils ont besoin de changer son système. Comme ça, ça sera pratique pour euh, y, ils ont ils ont besoin de changer, et de bloquer un système ce qui, ensuite va apprécié par tout le monde. Parce que (X) yy il a des connaissances, donc euh, il y a personne qui ont apprécié ça. » (Abdur traduit par Int2)

« Ce, ce qu’il a, ce qu’il a dit, euh, comme l’objectif de d’intégrer l’étranger en France, euh première chose très importante, la langue française. Donc comme vous êtes en train de travailler, là-dessus, et eux ils sont là pour apprendre. Donc, l’objectif c’est pareil. Donc au lieu de euh, de forcer,  intégrer un système qui n’est pas, qui n’est pas apprécié par les apprenants, donc euh, au lieu de intégrer votre le système déjà à sa place, donc c’est important à savoir, comment ils vont apprendre les, les apprenants, les les étudiants, les élèves, comment ils vont apprendre. » (Abdur traduit par Int2)

« Eric : Alors ça veut dire qu’il faut faire appel à d’autres langues, avant, de mettre en classe ?

Int2 traduit en bangla

Tous les participants répondent en bangla.

Int2 : Ok. Pour co pour communiquer et, ils ont ils ont dit oui, euh oui c’est vraiment besoin. »

(Entretien n°2 au centre d’entraide du Cèdre, le 12/05/2022, extrait 16)

Misheel (Chambéry, décembre 2022)

Donner la possibilité de travailler plus directement, pour vivre et pour apprendre

Agathe :  et si tu étais présidente de la France, si tu étais Emmanuel Macron (rires) qu’est-ce que tu ferais pour les personnes qui veulent apprendre ? C’est une question farfelue, un peu bizarre, mais si tu étais présidente qu’est-ce que tu ferais pour les personnes qui arrivent en France et qui ne parlent pas français ?

Misheel : peut-être ils ont fait travail, ils ont parlé avec d’autres personnes c’est collectif quand on arrive en CADA en hébergement les gens parlent pas français au travail tous les jours on apprend des mots pour moi c’est maintenant j’ai un peu parlé, je suis arrivée très longtemps en France, président donner une carte de séjour, après je fais travail, oui je parle avec beaucoup de personnes, tous les jours je sors, c’est comme ça apprendre c’est plus vite

(Entretien avec Misheel, Chambéry, le 10 décembre 2022, dernier extrait : 1’25’58)

Fatiha (Formatrice, J2P, Paris)

« J’ai une idée : qu’on enseigne le français, et qu’on leur donne un petit boulot pour pratiquer cette langue. »   

(passage difficile à transcrire)

(Entretien avec Fatiha, Paris, le 07/04/2022, synthèse de l’extrait 5, 14’23 à 15’08)

Des formations obligatoire précoces ?  « oui, mais c’est pas suffisant. » (Il faudrait orienter en parallèle vers un petit boulot, 1 ou 2h par semaine) 

(passage difficile à transcrire)

(Ibid. synthèse  de l’extrait 9, 26’41 à 28’20)